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Les mots d'Amor-Fati

Jean-Marc Bassetti

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Catégorie : Corona

Ecrire aux temps du Corona (jour 23). Le silence est d’or

8 avril 20209 avril 2020 Amor-Fati

Un petit souvenir personnel aujourd’hui, pour illustrer la photo du jour.


Il y a quelques années, avec le Chœur Universitaire, nous étudiions le Requiem de Mozart. Un sacré morceau, que nous avons chanté en concert quelques dizaines de fois.

Je me souviens de Didier, notre chef de Chœur de l’époque. Au moment où nous avons abordé le Lacrimosa, il s’est arrêté et nous a interrogés :

« A votre avis, nous a -t-il dit, quel est l’élément essentiel de cette partition ? je veux dire, qu’est-ce qui fait sa beauté, qu’est-ce qui fait tenir ce morceau en équilibre ?

Chacun de nous a essayé de donner une réponse :

— Les accords ?

— La tonalité ?

— Le tempo ?

A chaque fois, il nous faisait non de la tête.

Nous regardions notre partition, nous la scrutions dans tous les sens. Voyant que nous étions dans le flou le plus complet, il nous a donné une piste :

— L’essentiel n’est pas ce qu’on entend, mais justement ce qu’on n’entend pas.

Une petite voix a osé :

— Les silences ?

— Voilà, nous a-t-il confirmé. Lorsqu’on regarde une partition comme celle-là, on regarde les notes, ce que l’on doit jouer ou chanter. Alors que l’essentiel ici, c’est justement ce qu’on ne joue pas, mais qui fait tenir le tout dans un équilibre parfait. Retirez les silences et tout s’effondre. »

Jamais de ma vie je n’ai fait plus attentions aux silences que dans ce Lacrimosa.

Le silence est d’or. Ca n’a jamais été aussi vrai que dans cette pièce.

 


Voilà…. A chaque jour suffit sa peine.
Commentez si vous voulez.
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Ecrire aux temps du Corona (jour 22) Carcajou

7 avril 20207 avril 2020 Amor-Fati

Un petit 1000 caractères aujourd’hui !!

 

C’était notre petit coin à nous, les trois nanas. C’est là qu’on a fumé nos premières clopes, bu nos premières bières, embrassé nos premiers petits amis. C’est là que j’ai passé ma première après-midi d’amour avec Florent.

On n’a jamais su d’où venait ce bateau, parce qu’il n’y a pas la mer ici. Un lundi matin, en partant au collège, il était là, à cet endroit exact, alors qu’il n’y avait rien le dimanche soir. Personne n’a rien compris. Il était un peu plus droit que maintenant, on arrivait à tenir dessus et à entrer dans la cabine.

D’autres bandes ont voulu se l’accaparer mais Caro, Cathy et moi, on avait déjà mis le grappin dessus. Comme les gars font des cabanes dans les bois. Nous on avait notre bateau mystérieux.

Tous les week-ends on allait y trainer, au lieu d’aller au bistrot. Chacune notre tour, on faisait les courses avec notre argent de poche et on achetait de quoi passer un bon dimanche après -midi.

On a cherché à lui donner un nom. Je crois que c’est Caro qui a eu l’idée de le baptiser du début de nos trois prénoms : Caroline, Catherine et Jouhanne.

Carcajou.

Demain, une grue viendra l’emporter parait-il, pour l’emmener à la casse.

Elle emportera nos souvenirs et notre jeunesse avec.

1000 caractères.

PS : Oui oui, ça existe Jouhanne, j’ai vérifié…


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Ecrire aux temps du Corona (Jour 21). Le jardinier du parc

6 avril 20206 avril 2020 Amor-Fati

Encore une photo extraite du site Bricabook. Merci Alex !

Aujourd’hui encore, en regardant la photo, je n’ai pas été marqué par ce qui était dessus, mais par ce qui y manquait. Vous n’avez pas l’impression qu’il manque quelque chose ? Ou quelqu’un ?

Bonne lecture !


Pour notre maison de campagne, dans le Berry, mes parents avaient embauché un ami de leurs amis, un certain Germain, pour entretenir le jardin. C’était un homme d’une soixantaine d’années qui avait travaillé toute sa vie à la ville de Saint Florent sur Cher. D’abord comme cantonnier, comme on disait à l’époque, puis comme agent municipal, ce qui était sensiblement la même chose à ceci près que la ville s’étant beaucoup urbanisée, l’entretien des espaces verts n’était plus son travail principal.

Il venait trois après-midis par semaine, le lundi, le mercredi et le vendredi. Papa lui avait donné essentiellement pour mission l’entretien du « parc ». Ce qui était un bien grand mot, il faut bien l’avouer. Au début, il avait essayé de lui faire faire le jardin, mais son arthrose l’empêchait de trop se baisser, et comme pour le jardin, il faut être bien souvent à genoux ou à quatre pattes, papa avait modifié sa tâche et avait demandé à un voisin un coup de main pour le potager.

Donc, Germain avait comme outils principaux une brouette, une tondeuse à gazon, un râteau, une griffe à pelouse, une pelle, et une binette.

Depuis la fenêtre de ma chambre, trois fois par semaine, je le voyais déambuler, poussant son éternelle brouette. Il marchait doucement, s’arrêtait, ramassait quelques feuilles, deux mauvaises herbes dans un massif de pivoines, regroupait quelques brins d’herbe avec sa griffe avant de les envoyer dans sa brouette d’un coup de pelle efficace.

Bien souvent, je le perdais de vue. Je n’avais alors sous les yeux que sa brouette, son balai et sa pelle. Mais où donc était passé Germain ? J’attendais à ma fenêtre et le voyais revenir, l’air visiblement soulagé et reboutonnant les boutons de son pantalon. Il revenait toujours du même point du « parc », le petit sous-bois près du champ de Monsieur Laurier.

Un matin de septembre, maman arriva à la maison, complètement bouleversée. Elle annonça à papa que Prostate était décédé pendant la nuit. Sur le coup, je ne compris pas de qui il s’agissait. Je ne connaissais ni dans mon entourage proche, ni dans celui de mes parents de Monsieur Prostate. Ce n’est que le lundi suivant, en voyant arriver un nouveau jardinier que je compris de qui maman avait parlé.


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Posted in Atelier d'écriture, Corona Un commentaire sur Ecrire aux temps du Corona (Jour 21). Le jardinier du parc

Ecrire aux temps du Corona (jour 20)- L’héritage de Pépé Gus

5 avril 2020 Amor-Fati

Une jolie photo aujourd’hui, toujours extraite du site Bricabook.

Bonne lecture !!


 

A soixante-et-un ans, Gustave prit sa retraite. Gustave, c’était mon grand-père. Oncle Gus pour certains, pépé Gus pour moi, sa petite fille unique. Pendant plus de quarante ans, il avait été menuisier ébéniste. Quarante années au service du bois. Il en avait gardé une grande cicatrice sur le bras gauche et un doigt en moins. Une distraction, un tour à bois, et hop… ça ne pardonne pas ces trucs-là !

Cette même année, à la fin du repas de Pâques, papa et maman annoncèrent deux nouvelles au moment du dessert.

« Une bonne et une moins bonne, avertit maman.

— Commence par la bonne ! exigea Pépé Gus. Ce sera toujours ça de gagné.

— Richard et moi allons être parents, comme vous !

— Enfin, vous y êtes arrivés, jubila Josette, ma grand-mère.

— Oui, dit papa, mais ces essais nombreux et médicalisés ont pour conséquence la mauvaise nouvelle que Karine va vous annoncer.

— Nous n’aurons pas d’autres enfants. Ce bébé qui va venir sera votre seul petit-enfant !

— Et ce sera le plus beau, tonna Pépé Gus en levant son verre.

— Ou la plus belle, corrigea ma grand-mère !

— Évidemment ! A la vôtre ! »

Et quelques mois plus tard, j’arrivais.

La plus belle, comme l’avaient prédit mes grands-parents.

A petite fille unique, soin unique.

A partir du jour de ma naissance, Pépé Gus se mit au travail, dans le plus grand secret. Même mémé ne savait pas ce qu’il tramait. Tous les jours, pendant une heure, il s’enfermait dans son atelier, sans rien dire.  Une heure, pas plus. Mais pendant presque trois ans.

« Je travaille pour le Père Noël » disait-il quand maman essayait de le faire parler.

Tout le monde se doutait qu’il y avait un secret là-dessous.

Et puis, le jour de mes quatre ans, après avoir soufflé mes bougies, je vis Pépé Gus arriver avec une grande boite en bois vernie. Pas de papier cadeau, il n’avait jamais emballé quoique ce soit ! Il posa la grande boite devant moi.

« Tiens, ma princesse, annonça-t-il. Bon anniversaire ! »

Et il retourna s’asseoir au bout de sa table en faisant semblant de se désintéresser de ce qu’il venait de poser. Par contre, toute la famille avait les yeux fixés sur la fameuse boite.

Je l’ouvris.

Elle contenait un service à thé complet : six tasses, six soucoupes, six assiettes à gâteau, trois théières de différentes tailles, un pot à lait, un sucrier et six minuscules petites cuillères. Et la boîte, avec des rangements intérieurs.

En bois.

Il avait passé plus de mille heures, caché dans son appentis à confectionner à la main ce service que j’ai toujours.

J’ai joué avec pendant toute mon enfance. Une dinette de riche, disait papa.

Ce matin, ma fille m’a téléphoné.

« Maman, pouvez-vous passer, papa et toi, prendre le thé vers quatre heures ? On a une surprise à vous annoncer ! »

J’ai ressorti le service à thé. Je pense que l’héritage de Pépé Gus va changer de mains aujourd’hui !


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Ecrire aux temps du corona (jour 19). Vert comme l’enfer.

4 avril 20205 avril 2020 Amor-Fati

Atelier d’écriture proposé par le site Bricabook.

Dans cette photo, à nouveau proposée par Bricabook, je n’ai rien vu d’autre qu’une couleur.

Mais laquelle ? Devinerez-vous ?


Un vertigineux vertébré verbalisait un véritable vermicule qui vérifiait si les vérités verglaçantes vernissaient en vermillon.

« Verrons-nous ces verroteries versaillaises versées dans des verres verts ?

– Vérifiez, vous verrez !

Alors, le verdoyant vérificateur (vérolé véridiquement) verrouilla les verreries et versa vertement du vermouth (pas de la verveine) dans des verres vermeils.

Véridique !


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