Bon… Les éditions du Merlan frit qui m’avaient proposé un contrat d’édition sont revenues ce matin sur leur décision pour la simple raison que je suis Capricorne et non Poisson et que cette offre n’était valable que pour ceux qui sont coiffés avec la raie sur le côté, ce qui n’est pas mon cas.
Je me vois donc contraint de reprendre mes publications quotidiennes, sachant, et ce n’est pas un deuxième poisson, que mes textes quotidiens s’arrêtent pour le moment au premier juin inclus. J’ai donc, effectivement, quatre mois à écrire si je veux qu’il n’y ait pas d’arrêt dans la diffusion. J’ai effectivement du pain sur la planche !!
Quelle soirée ! Quel type formidable ! Quel imitateur hors-pair ! Il n’y en a pas deux pareils !
Je ne sais pas si vous l’avez vue, mais j’ai regardé samedi soir à la télé une émission de variétés exceptionnelle ! Ça s’appelle « Bon anniversaire Monsieur (ou Madame selon l’invité(e)) »Je ne suis pourtant pas friand de ces soirées anniversaires, mais samedi, j’étais seul chez moi, j’ai zappé, et je suis tombé là-dessus.
Soixante-sept ans ! Il aura soixante-sept ans mardi prochain. Merde alors, si on ne me l’avait pas dit, je ne l’aurais pas deviné. Ou plutôt si, j’aurais pu le deviner : il est né dans le même hôpital que ma sœur, à onze jours d’intervalle. Et je connais l’âge de ma sœur (et vous aussi par la même occasion !)
Ah ben oui, on voit bien qu’il a été malade. Il en reste des séquelles. Et ses cheveux blancs lui vont tellement bien. Quand il parle ou quand il est assis, on a l’impression d’un homme très ordinaire. Il fait moins que son âge, ça c’est sûr.
A l’invite de la présentatrice, il a raconté sa vie, ses rencontres, a parlé de la maladie et de son long combat de plus de dix ans. J’étais littéralement scotché devant mon poste. Bon, il est resté un homme de droite, ça c’est certain et ça s’entend bien dans son discours. La descente de Hollande est facile pour lui, avec son sens de la répartie et ses réponses bien cinglantes. Qu’est-ce qu’’il lui a mis au président ! Mais jamais vulgaire. Non. Des fois limite irrévérencieux, c’est certain, mais sans jamais dépasser les bornes comme il l’avait fait avec Mitterrand, il y a… mon Dieu, déjà presque quarante ans…
Et puis, il s’est levé et nous a offert une bonne heure d’imitations, comme au bon vieux temps. Il a commencé par Mitterrand, son chouchou, à qui il a fait dire des choses horribles sur la politique actuelle, puis il a chanté. Aznavour, Brel, Brassens, Julien Clerc, Sheila, Barbara, Dave, Bourvil, de Funès, Fernandel à qui il a fait chanter « Mitterrand aussi ! », Mireille Mathieu, Edith Piaf, Mouloudji, Alice Sapritch, Jacques Chazot (beaucoup de gens ne savaient pas qui c’était !). Vers la fin de son show, il a ajouté quelques imitations actuelles : François Hollande, Sarkozy, Florent Pagny, Patrick Bruel, Patricia Kass, Céline Dion et beaucoup d’autres dont je ne me souviens pas.
Quelle soirée ! Quel plaisir de retrouver Thierry Le Luron tel qu’il était à sa grande époque. Son retrait de la vie publique a été un grand choc dans les années quatre-vingts. Il fallait qu’il se batte, qu’il devienne plus fort que la maladie, plus fort que la mort, ce qu’il a parfaitement réussi. Presque trente années dans l’ombre, producteur de petits artistes, mais toujours à la pointe de l’actualité du spectacle. Enfin, hier soir, un grand retour dans la lumière des projecteurs. Espérons juste que les producteurs d’émissions et de spectacles penseront un peu à lui dans l’avenir, car c’est vraiment un grand artiste qui n’a rien perdu de sa superbe.
Uchronie – Thierry le Luron était un grand imitateur des années 70 et 80. Il est né le 2 avril 1952. Il est décédé le 13 Novembre 1986, à 34 ans, officiellement d’un cancer des cordes vocales, plus probablement du Sida. Il repose à Perros-Guirrec dans les Côtes d’Armor.
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